Silence on joue ! «BroForce», «Child of Light», «Tomodachi Life»

samedi 3 mai 2014

Trois chroniqueurs pour Child of Light et pas un ne mentionne l'existence des 7 DLC dispos Day one ? Faut-il en déduire que ces DLC sont parfaitement inutiles dans l'expérience que propose CoL (auquel cas, pourquoi Ubi se serait fait suer à en sortir ?) ou que cette pratique n'étonne plus personne et est en passe de devenir une tarte-à-la-crème, également acceptée au sein des productions "indé" ? J'ai envie de croire à la première hypothèse même si je crains que Ubi ne se mette à nous sortir des titres "indés" une fois par an (Valiant Hearts arrive bientôt), ouvrant un boulevard à de nouvelles pratiques de cet acabit pour les autres éditeurs AAA.


Les remarques sur la tiédeur du jeu, de son histoire et de son propos ne m'ont pas non plus convaincu de passer à la caisse. Un jeu "indé" dont le créateur ne met pas ses tripes dedans est pour moi un non-sens complet et la confirmation, attendue, que les vrais auteurs, ceux qui ont des choses à dire via le JV, se situent à la marge des éditeurs Top Tier.


Broforce est un jeu excellent dont la générosité (15 Bros, tout de même) nous en fait réclamer toujours plus et dont le défaut principal est de tout nous donner trop rapidement. On veut plus de Bros, plus de niveaux (la campagne se boucle en deux petites heures), plus de tout... J'aime passer du temps dans un jeu, aller de découverte en découverte le plus longtemps possible et Broforce ne permet pas (encore) ça : les Bros se débloquent à toute vitesse, à part un ou deux boss récalcitrants, la difficulté n'est pas bien élevée. Mais le fun est là, immédiat, on s'éclate à tout faire péter, on recommence avec un autre Bro (saloperie de McBrover et ses dynamites à la con), on s'amuse à s'entretuer "sans faire exprès"...


Le statut d'Early Access laisse espérer que ce contenu s'étoffera (sauf la campagne, dépourvue de logo Alpha/Beta), la présence de l'éditeur de niveaux aussi mais l'implémentation de minimissions, time-attack, etc. serait un plus significatif quant à mon investissement sur la durée. Bref, en l'état Broforce est un bon, un très bon jeu, reste à espérer que sa sortie officielle en fasse un grand jeu. En attendant, pour le multi Coop/Versus rien ne vaut Towerfall (dont je découvre encore des techniques, des niveaux...).


[Aparté quand vous ne jouez pas...]

En phase avec Kévin Bitterlin à propos de The Newsroom : sous le vernis mièvre et neuneu de journalistes qui découvrent enfin comment faire leur travail ("ben, merde alors, c'est qu'il faut dire la vérité aux spectateurs maintenant ?!" #mindfuck), se cachent des personnages vraiment intéressants ainsi qu'une série à même de traiter l'actualité la plus brûlante par la fiction (la saison 2 et son arc sur les agissements de l'armée US en Orient, exceptionnel). Et Jeff Daniels est excellent. Comme KB, The Newsroom m'exaspère autant qu'elle me fascine : le syndrome Sorkin, en somme.


Pas du tout du tout en phase avec ceux qui descendent "Snowpiercer", par contre big_smile. Pour moi, le récit est une parabole, et du coup, l'argument "trop gros" n'entre pas en jeu : ça n'a pas vocation d'être une anticipation crédible d'un point de vue "réaliste" mais une métaphore, avec ce que cela comporte d'invraisemblable. Par contre, d'un point de vue cohérence interne, le défaut qui m'a gêné tout le long du film est l'organisation du train : pas d'étage, aucune verticalité, et un découpage en wagons un peu trop strict et utilitaire narrativement (dortoirs, réserve d'eau, nighclub, salle de classe...). Où sont les quartiers d'habitations, de loisirs...? On a un peu l'impression que les seuls à vivre dans le train sont les "prolétaires". Bref.


J'ai trouvé Snowpiercer au moins aussi marquant Gravity (puisque la comparaison est de mise) mais dans des registres complètement différents : là où Gravity n'est qu’esbroufe visuelle et grand spectacle de qualité, Snowpiercer est nettement plus posé, réflexif et évocateur. J'ai pensé au trains de la mort, aux révoltes bolchéviques, à 1984, à Damasio, à Huxley, à énormément de choses après la vision du film, qui reste un solide divertissement d'action sur le moment. A l'inverse de Gravity qui se limite strictement à son statut de rollercoaster forts en sensations mais dont le propos est d'une pudibonderie assez catastrophique. Alors, ouais, le propos de Snowpiercer et son traitement par Bong Joong-ho ne sont pas non plus hyper subtils (le sacrifice des prolétaires, la luttes de classes, rebattue mais toujours d'actualité) mais le film a le mérite de n'être ni manichéen et encore moins prévisible : on sait qu'on a affaire à une coproduction internationale et non un blockbuster quand les personnages principaux se mettent à crever salement dans le premier acte, et Snowpiercer est de ceux-là. C'est même là l'expression de l'origine coréenne de son réal' dont le ciné refuse en bloc toutes les règles, se fusse dans le plus codifié des genres. Et le nihilisme de l'épilogue est glaçant... justement.


Et au fait, les gars, Locke and Key 6 est dispo en français wink

[Fin de l'aparté]


Pour ceux qui apprécient KB et Corentin Lamy : le podcast ZQSD, un joyeux bordel qui me fait me marrer tout seul comme un con dans les transports en commun.





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